Chez Leica...

Je vous copie l'édito du site " Pixelistes" de juillet 2012, j'évite de faire le moindre commentaire...

"...Le nouveau boitier de Leica, ce désormais fameux M Monochrom, laisse une désagréable sensation : celle d’être pris pour des imbéciles, prêts à débourser une somme ridiculement élevée pour se munir du dernier modèle. Ce dernier né des M9 présente en effet l’incroyable particularité de ne permettre que les photographies noir et blanc, là où tous ses concurrents proposent, bien évidemment, la couleur ET le noir et blanc.

L'idée même d’un boitier produisant exclusivement des photos en noir et blanc ne semble présenter qu’un intérêt médiocre, lorsque le numérique et plus particulièrement les fichiers raw offrent une flexibilité et un confort d'utilisation inégalé. D’où s’ensuit l’inévitable question : pourquoi ? En théorie, l’absence de matrice de Bayer, ce filtre qui « évalue » et interprète les couleurs (un capteur ne voit qu’en noir et blanc d’où la matrice), permet l’économie d’une étape supplémentaire et destructrice. Les photos noir et blanc produites seraient alors les plus pures selon Leica, toutes générations confondues, rien que ça ! Simple argument marketing ou réalité ? Marketing diront les uns ! Car en plus ils ont le culot d’inclure un logiciel dédié à la conversion et le traitement du noir et blanc ! Réalité diront les puristes ! Car ceux qui ont connu la période argentique savent tout ce qui se passe dans une chambre noire. Ils savent également qu'une photo est destinée à être tirée de préférence sur un beau papier baryté et chaque étape de la prise de vue au tirage demande un soin particulier. En tout état de cause, le prix extrême de ce M9 "bridé" mettra tout le monde d’accord, pourtant Leica nous y a habitué !

Il reste néanmoins que nombreux sont les adeptes du noir et blanc, que ce soit par goût véritable ou par paresse artistique. D’un côté, il permet de saisir une scène dans toute sa force, tout en la rendant quasiment intemporelle. Une façon finalement de marquer le temps de son empreinte. D’un autre, il y est parfois (souvent) recouru par facilité, pour justement parer une photo quelconque des qualités généralement associées à ce procédé. Ce que madame a eu l’occasion de me reprocher et parfois de manière cinglante ! En réalité, il est à mon sens bien plus difficile de réussir une belle photo sans artifices et en couleurs.

Chacun connaît les grands classiques de la photographie et le legs des maîtres humanistes. Que quelqu’un pratique la photographie vulgairement désignée « de rue » ou de reportage, et il s’en inspire directement – ou indirectement. Or, en plus d’être intimement liée au noir et blanc, la photographie humaniste entretient des liens étroits avec Leica, lorsque ses plus grandes figures recourraient par préférence à cette marque. Dans cette perspective, le Monochrom constitue un prolongement, certes inattendu et surprenant, mais néanmoins logique : il permet à celui qui voudrait mettre ses pas dans les traces de ces illustres devanciers de ne pas s’encombrer d’options ou de boutons farfelus et d’aller à l’essence même de la photographie...".

Je ne commenterai pas non plus.

Est-ce que certaines photos médiocres et sans intérêt artistique ne  sont pas en apparence sauvées par la présence de  couleurs? Ce qui permettrait de nuancer cette façon de considérer le noir et blanc comme toujours plus facile?
Une photo en noir et blanc doit se penser en nuances,en contrastes,éléments qu' on ne voit pas dans le viseur.

Quant à s'équiper pour si cher,M monochrom , sans pouvoir alterner couleur et noir et blanc c'est une autre question.

Leica et c'est la moindre des choses devrait permettre de bonnes  photos en fonction Noir et Blanc avec un M que l'on n'osera pas qualifier d'"ordinaire". Ou les fichiers  seront retravaillés en noir et blanc.

J'ai pu comprendre à travers quelques articles que le M monochrom reste meilleur en théorie pour le Noir et Blanc,mais que la différence ne s'apprécie pas toujours pour qui ne saurait  pas quelle photo a été prise avec quel boîtier. Comme entre un bon vin à 50 € (déjà bien) et un excellent ou supposé tel et à 500 € ! On est orienté dans notre dégustation si on nous a annoncé le prix auparavant.

Avec les appareils numériques, on peut avoir l'image en noir et blanc dans le viseur. Je n'utilise pas cette possibilité. Mais il m'arrive, après avoir visualisé certaines de mes photos en couleur de trouver qu'elles seraient mieux en noir et blanc. Je les convertis alors.

Et on le suppose avec un bon résultat.
Il serait intéressant de comparer ce qu'on obtient en mettant  en fonction la possibilité noir et blanc dès la prise de vue et le même cliché pris en couleurs et retravaillé en noir et blanc.

Les photographes, amateurs et professionnels adorent la branlette ...j'avoue avoir abandonné depuis longtemps...
Quand on me demande la marque de mon appareil, je ne réponds jamais !
Comme je n'utilise pas "photoshop", je passe pour un nul ou un débile, j'avoue que mon côté "anar" adore....
  

Alors là, je suis tout à fait comme toi, Gus. Et rien ne me fait autant rire que le regard méprisant de gens équipés de matériels bien plus beaux et chers que les miens. Je pense notamment à l'un d'entre eux qui, venu en rando avec des kilos de matériels très sophistiqués, a montré ensuite ses oeuvres, d'une nullité incomparable. Même, dans un centre de loisirs où j'étais avec mes petits enfants, un photographe professionnel nous a flashés dans l'après-midi. Le soir, il nous a montré plus de 500 vues faites sur lesquelles 3 ou 4 seulement étaient acceptables et valaient d'être imprimées.

Dans les années 70, David Hamilton, photographe anglais (je crois), a publié des oeuvres réalisées avec des appareils Kodak Instamatic, juste pour démontrer qu'on peut très bien faire de belles choses avec des matériels nuls.

Oui, Frédy un sujet de Sa Majesté Élisabeth,
Aujourd'hui, son travail avec des nymphettes de Saint-Tropez est controversé, les "braves gens" considèrent les photos d'Hamilton comme de la « pornographies enfantines ». Je ne crois pas qu'il utilisait des "Instamatic" comme tu l'écris, mais des objectifs achetés trois francs six sous d'occasions (je crois me souvenirs de marque Minolta).

C'est juste une série exceptionnelle qu'il a faite en Instamatic dans les années 70. Il est vrai que ses "petites filles" étaient assez controversées.

Salut ,
Quelques commentaires ,
J'ai appris la photo avec un petit appareil photo dont la marque m'échappe AGFA ou quelque chose comme ça !
2 positions paysage ou portrait,sensibilitéISO,et vitesses de pose à 500 ! J'avais acheté cet appareil a un copain amateur de photos qui me développait mes pellicules!Cet appareil a eut une petite histoire ,quand on avançait la pellicule à un endroit on n'accrochait plus,donc je l'ai démonté et j'ai trouvé la roue dentée d'entrainement avec une dent cassée,elle était en plastique Blanc! mon frangin (tourneur) m'a découpé une rondelle de plastique de la même épaisseur et patiemment j'ai taillé une dent à la lime et le l'ai collé à l'araldite !
J'ai donné cet appareil à mon frère quelques années plus tard! J'avais acquis un Olimpux OM10 que j'ai toujours!
Qui maintenant pourrait réparer un numérique? j'en ai démonté un il n'y a pas longtemps ,j'ai récupéré deux petits moteurs (moins d'un cm de
diametre ,les lentilles,et toute la visserie inox (C'était un bridge Canon) Mais de là a répare un appareil comme ça ?????

Oui, Max, tu as raison, nous ne sommes pas dans une société de consommation, mais de gaspillage  immodérée !
Je vais vous faire une confidence, en 79 ou en 80, chez Picto, j'ai travaillé pour Hamilton, pas un grand souvenir, une simple rencontre de travail pour préparer une expo.
À l'époque Picto était le deuxième labo photo pour pro de la place de Paris (Central le n° 1).
Des soi-disant "grands photographes" que je n'ai rencontrés à l'époque aucun ne m'a impressionné ! triste à dire...

J'aime voir de belles photos. Il y en a partout, dans des revues, des expositions, etc. Pourtant, je n'ai jamais réussi à définir ce qui distingue un "grand" photographe d'un autre. Je crois sincèrement que d'autres peuvent faire aussi bien qu'Arthus-Bertrand, par exemple, s'ils ont les moyens de se payer des tours en hélicoptère.

J'attache énormément d'importance à la composition d'une image : le bon angle, le bon cadrage, le bon éclairage, des proportions harmonieuses, etc. J'ai vu des gens très bien équipés faire des prises entièrement nulles, simplement parce qu'ils n'avaient pas un oeil de photographe.

Ben moi je vais vous dire ce que j'ai comme appareil:c'est un Panasonic equipé d'un objectif leica, grand angle 8/mp
Mais je regrette mon ancien Coolpix qui avait un viseur et un petit écran qui servait juste a voir la photo!
Quand je partirai en vacances j'emmènerai un gros bridge NIKON qui appartient a ma petite fille,c'est encombrant mais je verrai la différence sur les photos!
Le + du Panasonic: la durée de la batterie,je le trimbale toujours dans la voiture ,je fais des photos,je les enregistre je les laisse sur l'appareil et la batterie me dure deux mois !!!!Je pense avoir fait dans les 250 photos sans recharger la batterie!
  

Oui, Max, c'est le grand reproche que je fais aux Apn de poche, pas de viseur ! C'est pour ça que j'ai adopté le seul (à ma connaissance) qui en possède un; hélas trop gros pour la poche, mais il tient dans une banane. Moi aussi, je le laisse toujours dans la voiture.
 

J'ai aussi un gros bridge, de marque Olympus. Il me satisfait pleinement et j'utilise toujours le viseur, jamais l'écran. Depuis quelques temps, je me suis équipé d'un appareil de poche, marque Canon. Je l'utilise lorsque je vais en reportage, où la qualité des photos n'a pas besoin de friser la perfection. Avantage : je voyage léger.

L’œil du photographe reste effectivement l’essentiel. Un matériel sophistiqué et coûteux pourra apporter un plus dans certaines situations, ou un certain confort.
Si il a les deux sous la main, le bas de gamme et l’opposé, quel appareil  sortira le bon photographe ?
Il fera très bien avec simple, le frimeur ne fera rien de bien avec quoi que ce soit.
On regrette cependant  que l’on ne puisse plus mettre à profit quelques connaissances concernant temps de pose et ouverture, par exemple, sur les appareils numériques.
Si 1/60 nous parle, ou f 5.6, ce sont les appareils haut de gamme qui permettent de travailler directement avec  ces données.
Ou alors il faut étudier le mode d’emploi, apprendre à débrayer  les automatismes, ça devient très compliqué.
On paie cher le droit d’afficher directement f11 pour obtenir une bonne profondeur de champ  ou 1/15 seconde pour un effet de filé sur un sujet en mouvement et sans avoir l’impression d’être installé devant un ordinateur mais en ayant celle d’avoir en main un appareil photo.
Yashica minister 3 (années 60)permet tout cela et y ajoute la visée télémétrique ! chère à Leica ! permettait ! Peut se dénicher pour une somme modique ! si on est équipé labo argentique…
https://www.youtube.com/watch?v=xYxCrH5eVFM
Yashica Minister III - Rangefinder Camera 35mm
Avait évolué en  minister D
http://www.ebay.com/sch/i.html?_kw=Yashica+Minister+D+35mm+Camera
(propositions ebay et pour avoir une idée du prix)

Bien, mais l'argentique, c'est cher ! A moins de développer soi-même et alors c'est un sacré boulot qu'il faut vraiment aimer. Mais même comme ça, ça reste assez onéreux.

Je reviens d'un reportage, j'ai fait 66 vues. Une seule sera publiée. Les 65 autres seront vite oubliées.

Nicolas, dans mon appareil de frimeur, il n'y a que deux modes : a) priorité à la vitesse ou b) priorité à l'ouverture et une molette pour faire défiler ou les vitesses ou les diaph !
 

On renonce effectivement à  l'argentique et entre autres pour ces raisons de coût,mais les constructeurs ne se sont pas précipités pour proposer  l'équivalent des  appareils  qui permettaient de maîtriser et ouverture et temps de pose.
Cependant celui décrit et utilisé par Errance répond,par sa simplicité, à cette exigence.
Ce que l'on peut constater c'est qu'en entrée de gamme on devra maintenant se contenter d'un appareil qui décide de tout; à l'inverse d''une époque où les automatismes se payaient;ceux qui s' y connaissaient en photo continuaient de pouvoir  faire mieux avec moins sophistiqué et moins cher.

Je suppose que dans la maison Nikon (ou Canon, Sony etc ) on estime qu'un pro doit savoir ce qu'il désire faire avec son boîtier, alors qu'un amateur ne s'intéresse pas à des choses compliquées.
Comme le disait un vieux slogan de Kodak au siècle dernier: "vous appuyez sur le bouton, on fait le reste".

Sans être un pro (au sens qui vend ses photos) on pouvait  comme amateur aimer comprendre ce qui se passait et dans certaines situations mettre à profit ses connaissances ;par exemple  afficher une grande ouverture pour mettre en valeur un portrait sur un fond flou. Sans pour autant sortir de Polytechnique !
Le tout programme est devenu  la règle générale et le moins cher. La molette pour choisir temps de pose ou ouverture est plus rare donc plus chère selon les bonnes vieilles lois du marché.
On peut donc être amené à ne pas se contenter du moins cher, même si  l’équivalence "plus c’est cher meilleur c’est" restera démentie par les  clichés comparés  d’un bon photographe ayant utilisé un matériel modeste et ceux de celui qui a cru pouvoir faire mieux en y mettant plus  mais n’a aucune notion de l’esthétique d’une photo.
C’est comme pour le violon ! Un musicien  médiocre ne paraîtra pas meilleur en jouant sur un instrument réputé .
Et on arrive dans ce domaine aussi à certaines remises en question, et à analyser tout ce qui relève de la persuasion.
Quand on n’a pas annoncé à l’auditeur quel violon est utilisé, il ne préfèrera pas obligatoirement le plus réputé et dont les prix atteignent des sommets ;même si il est reconnu comme étant une oreille exercée.
Il faudrait pouvoir comparer plusieurs clichés : du même sujet, par le même photographe ; dans les même conditions ; avec différents appareils de plusieurs gammes de prix.

Je disais hier ou avant hier qu'un professionnel doit donner la meilleur image possible à son client, je ne parlais pas ni de "composition" ni de "profondeur de champ", seulement d'une image "au-dessus " par sa finesse, par la qualité d'exploitation qu'elle procure.
Pourquoi parler d'appareil "pilotable" quand la qualité des optiques (le Piqué) reste quelconque, que cherche "l'amateur" une image "propre ? ou plus ?  un "automatisme" règle sans souci les réglages nécessaire à une photo de "neige" , de "salon" ou les premiers pas du bébé. .
On a vu apparaître au milieu des années 80 des appareils photo en plastique vendus avec une pellicule déjà chargé à l'intérieur, appelés  " jetables" . Depuis le  première "Instamatic" des années 60, Kodak le leader mondial avait réduit le format des pellicules dans des appareils ultra simple à utiliser. Avec le "jetable" on faisait machine arrière une pellicule de qualité pour compenser un objectif ultra médiocre "jetable".
Avant l'apparition du numérique, les photographes (on disait  : filmeur) qui travaillaient dans le domaine du "mariage" utilisaient le plus souvent des boîtiers 4,5× 6 pour se démarquer de "tonton Bruno" avec son Leica ! uniquement pour cela, les optiques "Mamiya" n'étaient pas de "références" !  un "gros boîtier" donnait l'impression au client d'en avoir pour son argent.
Si, il est évident que ce n'est pas parce qu'on utilise un très coûteux D4 (nikon ) qu'on fera la photo du siècle, il est avéré aussi  qu'une prise de vue identique avec un objectif "amateur" et la même avec un objo de la gamme "pro" , c'est pas si  con de dépenser 4 fois plus.
  

À qualité égale d'objectif et de pellicule un 4,5× 6 se prêtait mieux en théorie à l'agrandissement qu'un 24×36 ou plutôt 2,4×3,6 rapportés en cm;le rapport de superficie étant de l'ordre de  3 (27/8,64)
Le matériel 4,5× 6  était bien cher et si on n'appréciait pas  la différence,à moins de tirer des posters, on pouvait rester réservé.
Le théoriquement meilleur ne se traduit  pas toujours en résultat.
Si on  admet de dépenser 4 fois plus pour un bon objectif  on se posera  la question de savoir si 6 fois plus sera encore meilleur. Peut-être en théorie mais quand on montrera ses photos?

Tout dépend de la finalité des photos. Il est évident que si une image doit être tirée en affiche de 5 mètres sur 3, il faudra un piqué sans aucun défaut, qualité qui pourra aisément manquer à une photo de souvenir familial qui ne dépassera jamais le 10x15 cm.

Pour ma part, j'ai maintenant deux appareils :
- un Canon Ixus, petit appareil de poche fonctionnant intégralement en automatique. Je l'utilise en reportage car la qualité des photos peut-être médiocre, ce n'est pas important. Elles passent très bien dans le journal, un quotidien, pas une revue du style de "Géo-machintruc".
- un bridge Olympus (que tu connais, Nicolas) que j'emmène en randonnée quand je sais pouvoir trouver des sujets qui vaudront qu'on en fasse de belles photos. Pour faire mieux encore, je devrais, comme tout bon professionnel, emmener systématiquement un pied et un déclencheur à distance, mais ce serait vraiment trop lourd pour la rando.

J'ai fait des agrandissements en 60x40 cm de certaines de mes photos. Certes, ce n'est pas de la vraie qualité pro mais, sincèrement, ça s'en approche bien.

Nicolas, tu as parfaitement raison, un musicien  médiocre ne paraîtra pas meilleur en jouant sur un instrument haut de gamme, mais il est plus encouragé s'il peut faire ses gammes sur un appareil qui donne un beau son que sur un crincrin.