Je reconnais que mon poème (plus bas) est un peu morbide mais lorsque ma fille est revenue du Brésil avec des images des favelas j’en ai eu le cœur retourné. Le pays des cariocas si populaire avec ses carnavals cache une misère abominable. Les habitants s’entassent sur les collines victimes de l’insalubrité, de la corruption, de la violence, sans accès à l’eau potable, les services d’éboueurs inconnus, la mortalité infantile élevée et pourtant ce peuple est la machine économique puisque la population des favelas fournit la plus grande partie de la main-d’œuvre mais que voulez-vous faire avec un euro par jour ? Les enfants sont livrés à eux-mêmes, mendient, se prostituent et….. meurent de faim.
Et pourtant c’est dans ces bidonvilles qu’est née la samba, si populaire, la fierté des quartiers pauvres où elle a vu le jour. Oui, les pauvres rient aussi pour oublier la faim, la maladie….Des millions sont touchés par le chômage et vous me direz ¯mais d’où vient l’argent du splendide carnaval de Rio¯ ? La splendeur des costumes ? etc…De la prostitution, de la drogue et les membres des clubs de samba, les riches paient, pour eux c’est une question de pouvoir. Le pauvre lui chante et danse pour oublier ses malheurs.
Les bidonvilles
Oubliant père et mère à leur sort
Des hommes se tuent ici et là
S’entredéchirant sans remords
Au nom du Christ ou d’Allah.
La lune dans son écrin de silence
Sublime sur les visages la peur
Qui garde une démoniaque indifférence
Envers les enfants qui se meurent
Quelle est cette étrange persévérance
Qui pousse à tant de sacrifices
Voyez ces forcenés de l’espérance
Opérer dans les tas d’immondices.
S’ils fouillent dans les ordures
Les rejets d’une ingrate civilisation
Leurs mains grappillent les rognures
Pour les parias des villes-bidons.
Et pendant qu’au nom du Christ
Ils ratissent les faubourgs de l’enfer
Ces damnés boivent au calice
La détresse des pauvres de la terre.
Comme suprême défi à la solitude
Ils s’inventent un monde inconnu
Pour oublier l’immonde servitude
Il chantent parfois … qui l’eut cru ?
Et quand le vent emporte leur âme
Au jardin d’Eden ils sont nourris
Sachant que seule la paix s’y pâme
C’est pour cela que les pauvres sourient.
© Nicky