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 Pour de vrai

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Ralou
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Ralou


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MessageSujet: Pour de vrai   Pour de vrai EmptyMer 25 Avr 2012, 05:48

Un doute s'installe en moi : ai-je un jour travaillé pour de vrai ? Parce qu'il y aurait d'un côté le vrai travail alors que d'autres sont passés maitres en faux semblant. Le travailleur noble, celui qui se lève tôt, dont la sueur coule sur les traits ravinés et qui se contente d' un salaire de misère est méritant. D'ailleurs, c'est promis, dimanche à l'église, on exposera en son honneur un cierge à la vue de tous.

Quant aux fonctionnaires, travailleurs en col blanc du public et du privé, ces privilégiés exercent une activité, quasiment un loisir et si de surcroit, ils sont coiffés d'une casquette de syndicaliste, quel scandale ! Et les laissés pour compte, ceux qui errent d'intérim en CDD, entrecoupés de périodes de chômage et stages royalement payés d'une aumône, ceux-là sont d'odieux profiteurs. Ça ne peut plus durer... Ainsi s'expriment des élites d'un grand pays.

Rarement, j'entends rapprocher la richesse produite par un travailleur de ce qui lui est restitué sous forme de rémunération dans toute sa diversité, directe et indirecte. Le travail est, dans ce pays, d'un coût exorbitant, nous devrions y remédier. Il me semble pourtant qu'un salaire assortissant un emploi à temps complet qui permet à peine de se loger et se nourrir ne peut guère se réduire : ne faut-il pas reconstituer les forces du travailleur pour conditionner son retour au chagrin, pour le lendemain et les jours suivants ?

Habitant une zone rurale, je vois évoluer autour de moi les familles paysannes. Au début des années soixante, tout juste sorti de l'école primaire, je travaillais pour de vrai (!) en qualité d'ouvrier agricole, on ne s'embarrassait pas de fioritures : j'étais domestique... A cette époque, vingt vaches dans une ferme, quelques porcs, une tonne de noix, suffisaient à nourrir une famille, et luxe suprême, payer un salarié, bien mal, il est vrai ! Aujourd'hui, dans cette exploitation, il y a plus de cent bovins, plusieurs tracteurs, donc moins de tâches manuelles, mais l'agriculteur ne se fatigue pas moins : en toutes saisons, le nombre d'heures où il s'active pour faire valoir son bien atteint des sommets... Et il n'a pas les moyens de payer un salarié !

Dix années plus tard, j'intégrais la fonction publique d' État. La très grande majorité du personnel bénéficiait du statut de fonctionnaire, les lettres étaient exclusivement triées manuellement. Il fallait beaucoup plus d'agents qu'en ce début de 21ème siècle. A ma connaissance, à l'époque, on ne se suicidait pas sur les lieux de travail...

En conclusion, l'indignation devrait être à son comble quand on entend certains glorifier le travail. Ce qui est vrai, sans nul doute, c'est que ces laudateurs figurent en bonne place parmi les profiteurs du travail du plus grand nombre. Et ça s'est vrai : ça ne peut plus durer !!!
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Fredy
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Fredy


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MessageSujet: Re: Pour de vrai   Pour de vrai EmptyMer 25 Avr 2012, 06:16

C'est un des grands sujets d'indignation, je te rejoins tout à fait. Durant toute ma carrière professionnelle, gagnant mon argent en rémunération directe de mon travail, j'ai constaté un principe fondamental du monde dans lequel nous vivons : on gagne moins d'argent en travaillant soi-même qu'en faisant travailler les autres.

Il faut absolument lire "Indignez-vous" de Joseph HESSEL. C'est un fascicule d'une trentaine de pages seulement, qu'on peut lire en une heure, et relire à l'infini.

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Passlou
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MessageSujet: Re: Pour de vrai   Pour de vrai EmptyMer 25 Avr 2012, 06:44

Travailler est considéré comme valorisant, du moins chez les personnes qui occupent " La France d'en Bas"

Travailler, c'est subvenir à ses besoins et éventuellement à ceux de sa famille. Travailler c'est gagner une certaine indépendance d'où un sentiment de fierté.

Ensuite on peut disserter sur les différentes sortes de travail, les cols blancs, les agriculteurs, les artisans..... Si on a la chance d'avoir pu choisir le travail qu'on voulait exercer et que, le matin, on se lève en étant content de faire le métier qu'on aime c'est évidemment bien plus valorisant que d'exercer dans un domaine que je qualifierai "d'alimentaire", pour ne pas mourir de faim.

La tâche première de tout gouvernement devrait être le bien être du peuple. Or que demandons nous ? Un travail qui, à défaut de nous rendre riche nous permette de vivre agréablement, même pas dans le luxe, juste nous permettre d'assurer l'avenir des enfants et un confort que je qualifierai " de base". Je ne vois là rien que des aspirations très normales.

Mais aujourd'hui, le travail est presque devenu un luxe . Il est faux de dire que ceux qui cherchent du travail font tout pour ne pas en trouver. J'en connais certains qui, persuadés d'être des inutiles, sont tombés dans la dépression.

Il serait bon aussi de se poser la question : travailler, c'est quoi ? dans quelles conditions es-ce acceptable ?, que doit-on accepter de sacrifier pour garder un travail etc...

Si on compare les conditions effroyables du travail dans les usines de Chine ou de bien d'autres pays d'ailleurs, nous sommes des nantis.

Pour ce qui concerne l'Europe :

Pas plus tard que ce matin, j'entendais à la télé : le coût total d'une heure de travail est de 39 euros en Norvège, de 7 euros en Lettonie et le coût de l'heure de travail est de 4 euros moins cher en Allemagne qu'en France. Il n'y a donc rien d'étonnant à la crise du travail/ on va exploiter les travailleurs là où ils sont les moins chers, donc là où ils vont générer le plus de profits. J'appelle cela l'esclavage moderne.

La construction de l'Europe, faite de façon anarchique a généré cette crise du travail. Il aurait fallu d'abord créer l'Europe sociale Avant l'Europe "argent". N'importe quel gamin de 12 ans connait le principe des vases communiquants.

Mais, le dieu Argent veillait....

Il y aurait encore beaucoup d'autres choses à écrire sur ce sujet mais il faut bien s'arrêter pour ne pas lasser le lecteur

Le terme "travail" n'a plus du tout la même définition aujourd'hui qu'il y a 100 ans
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Fredy
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MessageSujet: Re: Pour de vrai   Pour de vrai EmptyMer 25 Avr 2012, 07:00

L'Europe n'a jamais consisté qu'en une série d'accords économiques, c'est l'Europe des entreprises, pas celle des hommes.

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Ralou
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MessageSujet: Re: Pour de vrai   Pour de vrai EmptyMer 25 Avr 2012, 07:27

Vaste sujet, j'en conviens...
Aujourd'hui, hors circuit de l'activité professionnelle, sans doute notre point de vue est - il différent ?
Cependant, en activité il y a onze ans, j'étais interpellé par la déconnexion entre le salaire et la valeur produite. Me semble-t-il, on évoque la rémunération comme moyen nécessaire pour se loger, s'alimenter, se vêtir, se soigner et bénéficier de loisirs, sans oublier la protection de la couverture sociale. Mais on ne la rapproche pas de la valeur produite par son travail au sens large. Or, la productivité a considérablement augmenté en France, y compris par rapport à l'Allemagne donnée si souvent en exemple.
Parallèlement à mon activité professionnelle, le syndicalisme me donnait des compléments de réflexion. J'étais toujours effaré quand les experts économiques qui coopéraient avec les CE faisaient apparaitre la part salariale dans les bilans annuels: ce n'était pas la rubrique qui pesait le plus lourd!
D'autre part, accueillant les salariés dans nos permanences juridiques, je constatais (déjà!) les dégâts de l'exploitation: bien souvent, c'était une véritable détresse qui s'étalait devant vous...
Et je sais qu'aujourd'hui, la situation s'est aggravée considérablement au détriment de celles et ceux qui n'ont que leur savoir-faire pour gagner leur vie.
Suis-je un utopiste? Je suis toujours convaincu qu'il n'y a pas en cela une fatalité incontournable.

Ceci étant, j'ai entendu et lu beaucoup de bien de l'ouvrage de Joseph HESSEL: il faut absolument que je comble cette lacune en me le procurant rapidement.
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