Temps
En ces jours d'attente intenable, je hais le Temps
Qui fait de chaque minute sans sa compagnie
Une heure interminable, et les aiguilles rient
De l'épreuve infligée à l'homme pourtant patient
Dont la passion réprimée fait bouillir le sang.
Les heures que je passe sans pouvoir lui parler
Ne sont cependant rien lorsqu'on les compare
Aux mois qu'il me reste à passer sans la voir,
Mais les souvenirs qui restent à jamais ancrés
Aident à supporter l'attente sans trop vaciller.
Non, le Temps n'est souvent pas un bon comparse,
Et lorsque, perdu dans la brume intangible,
Je suis pris de ce sentiment indescriptible,
Je me mets à demander à l'horloge, cette garce :
"La vie ne serait-elle pas qu'une vaste farce ?"