La balade de Normanville n’est pas inédite, loin de là. Mais elle convenait à mon humeur du jour : 12 km dont une grande partie en forêt. Nous sommes Dimanche, j’ai donc de fortes chances de ne pas être trop seul dans un environnement que je sais parfois bien angoissant. Et j’ai besoin de me dépenser. Or je sais que ce parcours comporte des grimpettes intéressantes.
Dès le départ, je sais que je ne serai pas seul sur le parcours :
Dans le village même, je remarque cette enseigne que je trouve plaisante :
Dès la sortie du village, nous atteignons la première grimpette qui nous fera gravir le flan est de la vallée de l’Iton. Remarquez sur cette photo : des quads on tracé un passage à côté des obstacles censés leur interdire le passage. Il faut qu’ils soient nombreux pour que la trace soit si visible, et qu’ils passent là de manière très habituelle. Je n’en rencontrerai pas aujourd’hui, mais je suis de plus en plus convaincu qu’il ne faut pas faire ce circuit en semaine :
En haut de la côte, même topo : des obstacles, allègrement contournés par les quadistes. Qui a mis ces obstacles et ne fait rien pour qu’ils soient respectés ?
A Saint Germain des Angles, c’est moi qui indique à Ulysse qu’il y a de l’eau. Quelques minutes auparavant, il a mis les pieds dans une flaque boueuse et ses pattes sont noires. Dans l’eau claire de l’Iton, il se rince. Un copain de balade, rencontré en chemin, est moins aquaphile que lui :
Après avoir traversé St Germain des Angles, on entame la seconde grande grimpette de la journée. Ce ne sera pas la dernière : pour aller jusqu’à Binou, le parcours est très vallonné et ça monte et ça descend sans arrêt :
J’avais déjà fait ça à cet endroit, je crois que c’était au printemps dernier : une photo en panoramique complet, c’est à dire en faisant un tour complet sur moi-même. Je l’ai refait :
Il faut dire que cette petite vallée est très mignonne. Complètement isolée dans ce paysage vallonné, c’est splendide. D’ailleurs avant d’entrer dans le bois et de la quitter, je me retourne une dernière fois pour m’en emplir les yeux :
La partie lugubre du parcours. Il y a d’abord ce fond de vallée dans lequel on doit progresser. De chaque côté, il y a des coteaux boisés et on se sent seul au monde. C’est angoissant :
Et puis il y a ce sentier, sur l’un des versants pour remonter la vallée. C’est magnifique, comme tous les sentiers forestiers, mais là aussi on se sent très seul et c’est la même angoisse. Heureusement on est dimanche et je sais que d’autres personnes passeront derrière moi. Si je suis accidenté à cet endroit, elles me trouveront :
J’en suis sorti ! J’ai traversé le village de Binou, très joli hameau résidentiel, et je chemine un moment sur le plateau. Je remarque un symbole de la Normandie : des vaches dans un pré ombragé par des pommiers :
Un peu plus loin, toute une partie du chemin est bordée par des bruyères qui, mêlées aux fougères, composent un tapis de bien jolies couleurs :
La journée a été marquée par une anecdote. Peu après la première grimpette, je remarque qu’arrive derrière moi un monsieur, en tenue de marche sportive, accompagné d’un gros chien, de race indéfinie, de la taille d’un berger allemand. Je lui demande si ce chien est gentil et ne risque pas de se disputer avec Ulysse. Il me répond qu’il n’en sait rien car ce chien n’est pas à lui. Comme moi, il a laissé sa voiture à Normanville, ce chien était là et l’a suivi en forêt.
Le chien se laisse bien approcher et je le caresse. Je vois beaucoup d’amitié dans son regard, ce n’est pas du tout un chien agressif. Il n’est manifestement pas jeune mais paraît bien soigné et porte un collier en bon état, sans inscriptions. Il y a un tatouage dans l’une de ses oreilles. Le monsieur m’indique qu’il va demander tout au long du parcours si on connaît ce chien. Je le laisse aller devant car il marche plus vite que moi.
Nous nous retrouvons à Emalleville où il est en train de discuter avec des habitants, mais personne ne semble connaître ce chien. Alors le marcheur repart, toujours avec le chien à ses côtés. A Saint-Germain des Angles, des gens à qui je m’adresse plus tard me disent avoir rencontré ce marcheur qui pose des questions au sujet du chien qui l’accompagne. Bon, ils sont toujours ensemble. Le marcheur a l’air vraiment déterminé à retrouver les maîtres du chien.
Arrivé à Normanville, je rencontre à nouveau le marcheur, toujours avec le chien, mais accompagné cette fois d’un couple d’habitants du village qui, peut-être ont une piste. Ce serait un chien appartenant à des gens nouvellement installés dans un lotissement récent à la sortie du village. Tous ensemble nous allons dans ce lotissement et nous interrogeons des gens.
Le fin mot de l’histoire est que les propriétaires de ce chien sont partis en vacances en laissant le chien dans leur jardin clos où il dispose d’une niche pour dormir et où un voisin lui apporte régulièrement à manger et à boire. Tout se passait bien, mais le chien devait s’ennuyer. Il a creusé un passage sous le grillage et est allé se promener. J’ai vérifié : le jardin est vaste, la niche est de bonne taille et comporte une couverture de laine. Régulièrement nourri, circulant librement dans le jardin, le chien ne me paraît pas devoir être malheureux, ses maîtres étant partis pour une dizaine de jours seulement et devant rentrer en principe jeudi.
Nous avons tout remis en place et remis le chien dans son jardin. Il dispose d’un grand bol de croquettes et d’un seau d’eau, rempli à un robinet. Alors que nous sommes avec lui, il s’installe dans sa niche et ne fait rien pour tenter de nous suivre lorsque nous sortons du jardin.
Il n’est pas malheureux, mais en plus, il est sympathique, ce chien. Je sais que, lorsque je reviendrai à Normanville, je ferai un détour pour venir lui dire bonjour.