Une soirée de cauchemar

C'est l'histoire de Tanisha, 19 ans.
Elle vit avec un homme de nationalité étrangère, maghrébine.
Les premiers mois, il est adorable mais très vite il dévoile son vrai visage : calculateur, manipulateur, violent, possessif. Surtout quand il est sâoul. Et malgré tout, elle l'aime.

C'est un mardi. Ils habitent loin de la capitale et ayant des démarches à faire le lendemain, elle préfère aller dormir chez sa mère ( à la périphérie de la capitale ).
Le samedi précédent fut terrible. Après une longue journée de travail, elle devait préparer le dîner et bien que fatiguée, elle décide de le faire, avec tout l'amour qu'elle a pour cet homme. Elle a fini depuis longtemps et patiemment elle l'attend jusqu'à ce que les heures aient raison d'elle. Elle s'endort le ventre vide, elle n'avait pas voulu manger seule. Le bruit de la clé dans la serrure la réveille et elle jette un regard au réveil : 23h30. Soudain, la porte claque et Tanisha fait un bond. Elle s'était inquiétée du retard de son homme et elle va aux nouvelles. Il est ivre et en guise de réponse, elle est de part et d'autre de la maison : tirée par les cheveux, trainée par les bras et les pieds et seuls les coups et les injures composent son dîner. Elle est endolorie, abasourdie, or ce n'est pas la première fois et comme d'habitude elle sait qu'après, il usera de beaux mots pour se faire pardonner et la mettre dans son lit. Mais cette fois elle ne veut pas et court s'enfermer dans les toilettes. L'homme est furieux et la porte bien que peu épaisse, résiste à ses coups de pieds et de poing et elle termine la nuit au pied de la cuvette du w-c, dont l'abattant lui sert d'oreiller.

Le mardi donc, une fois chez sa mère, elle peut souffler. Cette journée loin de son homme lui serait bénéfique, et la soirée tranquille et réparatrice. Enfin, c'est ce qu'elle croit !
Deux heures suivant son arrivée, elle a la visite d'un ami d'enfance : B.
Il est en vacances depuis deux semaines et repart dans quelques jours. Il est passé " comme ça ", pour la voir. Il n'est pas au courant de la vie actuelle de Tanisha et lui propose d'aller boire un verre avec lui. Elle accepte volontiers et ils partent. ( Son homme l'avait fait renoncer à toutes ses connaissances et bien souvent elle se sentait seule. Elle ne sortait qu'avec lui, chez ses amis, et dès qu'ils se mettaient à discuter, souvent dans leur langue d'origine, elle était mise à l'écart. Seuls le travail et la maison l'occupaient et cette invitation " tombait à pic " ).
Tanisha et B. vont alors dans un pub au centre-ville. Ils parlent de leurs vies respectives, du passé, de tout et de rien. Les heures filent, elle doit se lever tôt le lendemain et de ce fait elle demande à B. de la ramener.

Ils viennent de dépasser l'entrée de la rue où réside la mère de Tanisha, mais B. se dirige vers le nord. Elle ne dit rien sur le coup, elle pense qu'il veut discuter un peu plus et que c'est pour cela qu'il emprunte un chemin plus long. Ils quittent maintenant la capitale et elle commence à se poser des questions. En plus il se met à pleuvoir et on ne distingue rien sur dix mètres. Tanisha le fait remarquer à B. et lui recommande de faire demi-tour. Il ne répond pas et accélère ! Tanisha craint pour sa vie, pas pour celles des autres : il est 1h30 passée et ils sont seuls sur la route. Il pleut de plus en plus fort et elle finit par demander à B. où il veut en venir. Il répond : " Nous allons faire ce qui aurait du se passer depuis longtemps ".
Tanisha fronce les sourcils, et même si elle soupçonne ce qu'il veut dire, c'est incensé !! Et il ajoute : " Ce sera l'aboutissement de ce qu'on a commencé quand on était plus jeune ".
Cette fois, elle l'a sa réponse et cette dernière ne lui plait pas du tout ! Elle ne sait quoi dire et esquisse un sourire nerveux. Les vitres sont haussées à cause de la pluie mais Tanisha a froid : elle a peur. Paradoxalement, elle transpire et ses mains sont moites. Elle a la bouche sèche, le coeur qui bat dans sa gorge et la tête qui explose.

B. engage la voiture dans un sentier boueux, caillouteux et sombre. Dehors, il n'y a pas âme qui vive et la pluie n'a pas cessé. Qu'allait-elle faire ? Elle ne sait même pas où ils sont exactement et B. a déjà éteind toutes les lumières de la voiture ! Tanisha a beau essayer de lui faire renoncer à son " projet ", ça ne sert à rien : elle s'adresse à un mur ! Monsieur a décidé de la suite du programme et elle doit se taire. Supposant ce qui va lui arriver, elle a envie de crier mais dans ce coin perdu près de la mer ( elle entend le bruit des vagues déchaînées par le mauvais temps ), personne ne l'entendra. S'enfuir, voilà la solution ! Comment n'y avait-elle pas pensé plus tôt ?
D'accord, elle n'y voit absolument rien, il pleut toujours et elle sait qu'elle peut se casser la figure si elle parvient à s'en sortir et que B. pourra la rattraper. Mais tant pis ! Elle se lance mais réalise quand elle veut ouvrir la porte, que B. a mis le verrouillage centralisé. A ce moment, il lui attrape le bras tout en le tordant et d'une main, lui saisit la gorge. Il est en train de l'étrangler et les larmes lui viennent. Le gentil garçon qu'elle avait connu se métamorphose alors en une bête puissante et enragée. Et voilà Tanisha au milieu de nulle part avec cet animal.
A partir de là, tout va très vite : il lui ordonne de passer à l'arrière, de se retourner et de se mettre à quatre pattes et d'enlever sa culotte. S'en est trop pour elle, elle l'implore mais il s'en fout et le fait lui même en l'arrachant. Puis elle entend le zip du pantalon de B., sa respiration hâletante et un grognement comme celui d'un lion sur sa proie. Sans ménagement il lui écarte les jambes et la pénètre violemment. Elle a mal, c'est insoutenable ! Elle se mord le bras pour ne pas hurler et elle sent tout le poids du corps de B. sur son dos. Elle a les reins en compote, les épaules engourdies, et les genoux usés par le tissu de la banquette. Les gouttes de sueur de B. perlent sur elle et elle en a la nausée.
Son travail fini, B. se retire et Tanisha ne sait même plus l'heure qu'il est. Pleins de pensées lui traversent l'esprit. Elle aurait du rester chez sa maman et écouter son homme qui lui avait dit de rester sage. Mais pouvait-elle seulement imaginer ce qui lui serait arrivé ?
B. redémarre et Tanisha réalise qu'il ne pleut plus. De timides étoiles se frayent un chemin entre les nuages et Tanisha, en d'autres circonstances aurait pû se dire que c'est beau. Le beau temps après le déluge.
Mais plus rien ne serait beau désormais. On venait de détruire ses rêves, de meurtrir sa chair, de briser sa vie.

C'est un fait divers? Une histoire que tu as inventée? Du vécu? En tous cas, une bien triste histoire Saphirette! Quand le sort s'acharne......!

C'est un fait divers qui c'est passé il y a 15 ans.
C'est une très bonne amie. Après ça, elle a décidé de ne pas porter plainte pour ne pas faire de peine à sa famille ( B. est un " proche ") et pour ne pas être la risée de tous si ça éclatait au grand jour.
Tanisha voit B. souvent et doit faire comme si de rien n'était. C'est très pénible pour elle. Mais aujourd'hui c'est une femme heureuse.