Je l’ai faite ! La balade de Marcel Pagnol débute à Cailly sur Eure et mesure 16 kilomètres. J’avais déjà essayé de la faire, mais, à cause du mauvais temps, j’avais dû l’écourter. Le temps a été plus clément et j’ai pu la faire en entier. Une balade magnifique qui m’a fait gravir le versant est de la vallée de l’Eure, redescendre dans cette vallée, puis gravir le versant ouest pour terminer en redescendant. De bonnes grimpettes, donc, mais qui se passent assez facilement car la plupart du temps en pente douce.
La voiture est garée devant le bistrot du village, où j’ai pris un café avant de me lancer :
Nous traversons la vallée pour atteindre le versant est. On aperçoit devant la grimpette à faire :
Lorsqu’on grimpe en terrain découvert, il faut penser à regarder derrière de temps en temps : c’est là qu’il y a un beau panorama. On domine la vallée de l’Eure et le village de Cailly :
Au loin, j’aperçois des voitures garées. Je crains que ce ne soient des gens qui, depuis là, ont pris des quads pour aller dans les bois. Mais en observant bien, je vois que ces gens font en réalité voler des planeurs radio-commandés. Ils sont à l’endroit idéal pour cela : en haut d’un coteau face au vent dominant. D’ailleurs leurs planeurs évoluent très haut au-dessus d’eux :
Tout en haut de la montée, je me retourne encore pour admirer ce panorama. Au plus loin qu’on puisse voir de l’autre côté de la vallée, on aperçoit un point brillant, comme un reflet du soleil sur une vitre. C’est à Irreville, un village par lequel nous passerons au cours de la balade. Il y a du chemin à faire :
Mais il faut encore cheminer un moment sur le plateau. Aux abords d’une ferme, une jument, curieusement harnachée, nous regarde passer. Elle paraît demander des caresses, mais se dérobe chaque fois que j’avance ma main. Finalement, à force de lui parler doucement, je parviens à mettre mon front contre le sien, puis à la caresser en douceur :
A la Boissaye, un hameau, j’avais repéré cette propriété dans laquelle il y avait une dizaine de chiens, tous relativement âgés, qui paraissaient en bonnes conditions. Cette fois, je me suis approché en silence. Un seul chien m’a repéré et a donné le signal. Ce sont alors une vingtaine de chiens qui sont sortis de la maison pour venir me saluer. Ils sont tous ensemble et ont tous accès à la maison, et sans doute aux caresses des maîtres. Ils sont bien soignés, ce que montre le fait que l’un d’eux est muni d’une collerette. Je parviendrai à en caresser deux ou trois à travers le grillage :
Après la Boissaye, nous traversons un bois dans lequel Ulysse trouvera une flaque pour prendre un bon bain de boue. Par chance, le terrain est crayeux et c’est une boue blanche qui se colle à lui, et se décollera très vite sans laisser aucune trace :
Dans cette forêt, nous rencontrons ces chardons que je trouve très élégants :
Nous rencontrons aussi des bûcherons. Ca me rappelle mon enfance dans les Vosges, sauf qu’alors tout le travail se faisait à la scie à main et à la cognée. Là, ils coupaient à la tronçonneuse et, pour fendre les bûches, ils disposaient, derrière leur tracteur, d’une presse hydraulique enfonçant un coin d’acier dans le bois. Ce n’est plus du tout le même travail. C’est plus facile, mais moins folklorique :
Nous avons traversé La Croix Saint Leufroy, village où résidait Marcel Pagnol. Dans un hameau nommé Crève-Cœur, il y a cette ancienne ferme fortifiée, apparemment restaurée pour devenir une luxueuse habitation. Les bûcherons m’ont expliqué qu’il y a de nombreuses vedettes du showbizz qui ont des propriétés dans les villages environnants. Cette propriété est peut-être à l’une d’elles :
A crève-Cœur, nous traversons l’Eure, sous le regarde de ce pigeon qui restera quelques instants à nous observer :
Par un sentier champêtre, nous escaladons cette fois le versant ouest de la vallée. Ca commence à tirer dans les jambes et je ressens quelques crampes dans les pieds, mais tout va bien :
Presque en haut de la montée, je me retourne et découvre La Croix Saint Leufroy :
Arrivé plus haut, j’ai voulu vous montrer le magnifique panorama sur les collines boisées. Mais c’était trop large pour figurer dans une seule photo. J’ai donc fait une vidéo et je mets ci-dessous un lien qui vous permettra de la regarder. Soyez patients : elle fait 5.6 Mo. Si vous n’avez pas adsl, ne cliquez pas, c’est trop lourd et vous ne pourrez pas la télécharger. Si vous la regardez, sachez que j’ai hésité avant de vous la montrer car les images sont trop sombres. Je réclame donc votre indulgence :
http://perso.wanadoo.fr/dbicking/photos/HPIM3731.AVI
Enfin, après avoir traversé un bosquet, on arrive aux premières maisons d’Irreville. Tant mieux : ma bouteille d'eau est vide. Des gens, très gentiment, accepteront de me la remplir à un robinet :
Un peu plus loin, ce sont des vaches dans un pré qui nous regardent passer. Ce sont de belles normandes, reconnaissables à leur robe blanche tachetée de noir (ou l’inverse, selon les goûts) :
On entame la redescente par un sentier forestier. Juste au moment où je prends la photo apparaît un groupe de cyclistes accompagnés d’un golden qui jouera un moment avec Ulysse, très gentiment :
Pendant la descente, je sens vraiment qu’il est temps d’arriver. Mes pieds me font mal et se crispent en des crampes douloureuses. L’articulation de ma hanche gauche me fait mal et même mon dos commence à devenir douloureux. Je suis bien content lorsque j’atteins le panneau d’entrée dans le village de Cailly sur Eure. Plus que 500 mètres et j’atteindrai la voiture :
16 kilomètres. La plus longue balade que j’aie jamais faite en une seule demi-journée. 4 heures de marche, deux grimpettes. Mal partout à la fin, et des crampes qui se produiront encore dans la voiture, sur le chemin du retour. Mais une bonne douche à la maison et il ne reste plus qu’une lassitude qui me promet un profond sommeil pour la nuit à venir.