Tout le monde peut, à l’aide d’un simple logiciel de traitement d’images, convertir une photo en couleurs pour la mettre en noir et blanc. Il est alors possible de comparer les deux photos ainsi obtenues. J’ai fait de nombreux essais et, si certaines photos me paraissent effectivement plus intéressantes en noir et blanc, je reste très partisan de la couleur, beaucoup plus vivante. De toutes ces comparaisons, j’ai tiré quelques conclusions :
- Des êtres humains, représentés en noir et blanc, semblent être des disparus. On est en effet habitués à voir nos ancêtres sur des images en noir et blanc seulement. Du coup, on assimile le manque de couleurs à l’impossibilité de représenter aujourd’hui ces personnes en couleur car on ne peut plus les photographier.
- De même, des animaux en noir et blanc semblent appartenir à une espèce désormais disparue.
- Des paysages en noir et blanc appartiennent au passé. Si ces paysages existent encore aujourd’hui tels qu’ils ont été dans le passé, il est incontestable qu’une photo en noir et blanc leur donnera une forme de patine, une sorte d’affirmation du caractère ancien de l’image représentée.
- Si, en revanche, le paysage photographié contient des éléments ne pouvant être anciens, la couleur me paraît obligatoire. Les monuments modernes sont froids et sans vie, le plus souvent. Leur ôter la couleur leur donne un caractère plus morbide encore. C’est peut-être l’effet recherché, mais il faut le savoir.
Dans une photo, souvent, je cherche à traduire la qualité de la lumière. Cette photo prise récemment au Château Gaillard gagne une grande partie de sa valeur par la lumière que donne un soleil bas de l’hiver. Elle n’est pas mal en noir et blanc car elle représente bien un paysage ancien, que nos aïeux auraient pu photographier aussi. Mais elle est tellement plus belle en couleurs.
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Les scientifiques lisent des tas de livres et disent ne rien savoir.
Les religieux lisent un livre et prétendent tout expliquer.
Dans la tête à Frédy