Il faisait froid, mais très très beau aujourd’hui : un ciel uniformément bleu et pas un souffle de vent. J’ai donc choisi de faire un circuit de plaine aujourd’hui, pour ne pas me retrouver en forêt, le soleil étant masqué. J’ai choisi un circuit dit « de l’aérodrome ». C’est un parcours de 14 km auprès de Saint-André de l’Eure, composé de trois parties :
- une ligne droite à travers champs pour s’éloigner de Saint-André,
- un quart de cercle pour contourner la ville
- on rejoint une ancienne voie ferrée qui nous ramène à Saint-André.
J’ai donc laissé ma voiture à côté de la bibliothèque municipale. Après m’être équipé de mes chaussures de randonnée, je suis sorti de la ville du côté où il y a cette double mare :
Dans l’une d’elles s’ébattaient des canards :
On a longé le silo. Ce silo, lorsque je faisais de l’ULM à Saint-André, était un sacré point de repère. Par beau temps, on le voit à plus de 60 kilomètres :
Comme le circuit fait le tour de l’aérodrome, sur sa première moitié, je vois passer de nombreux appareils, que je connais bien. Celui-ci ressemble à un avion, mais c’est bien un ULM, ainsi qu’en atteste son immatriculation. Il s’agit d’un STORCH, appareil autrichien qui est suffisamment léger et peu puissant pour être classé dans la catégorie ULM :
Une fois passé le silo, on est dans la campagne archi-platte. On va marcher quasiment en ligne droite pour s’éloigner de la ville, jusqu’au village des Authieux qu’on aperçoit au loin :
Ces arbustes, je les ai surnommés « Les piétons ». En réalité, une route que j’emprunte souvent passe à 500 mètres de là. De loin, les premières fois, je pensais qu’il s’agissait de personnes marchant sur le chemin. Mais comme elles étaient là à chaque fois, j’ai vite compris que ne n’était pas ça. J’ai néanmoins gardé le surnom pour ces trois arbustes :
Fin de la première partie. On a fini de s’éloigner de la ville, on va maintenant prendre la petite route allant vers la droite de la photo pour se rendre au village des Authieux et commencer de parcourir l’arc de cercle :
Il y a une mare aussi aux Authieux. Lorsque j’y passe, un canard tout blanc a l’air de se demander : « J’y va-t-y ou j’y va-t-y pas ? »
Pendant qu’on traverse le village, passe au dessus de nous un avion assez particulier. Son immatriculation le classe bien dans la catégorie avion, non ULM car il est sans doute trop lourd et trop puissant. C’est un appareil de formule « Pou du ciel », comportant deux ailes de même longueur, sans empennage arrière. Il se pilote au manche uniquement, sans les pieds :
Un peu plus loin, on longe par derrière la Sofrastock. Il s’agit d’entrepôts appartenant à une filiale de Renault-Automobiles, où sont stockées des pièces détachées de voitures. C’est un genre de marchandise qui excite bien des convoitises, d’où les solides grillages qui entourent cette entreprise qui doit aussi être très bien gardée :
Passe maintenant au-dessus de nous un ULM pendulaire. Le principe est exactement celui d’un delta-plane, mais c’est tout un chariot qui est suspendu sous l’aile, comportant un moteur et une hélice. Sur la photo, on croit l’hélice arrêtée, mais elle tournait :
On traverse plusieurs hameaux, dont je ne connais pas les noms. Dans beaucoup de jardins, il y a des chiens, parfois agressifs, parfois gentils. Celui-ci a été plutôt gentil. Ulysse et lui se sont reniflés le museau à travers le grillage en agitant la queue :
Le parcours n’est pas 100% plat. Ici le chemin descend d’une dizaine de mètres qu’on remontera ensuite. Rien de bien terrible, quoi. Il reste de nombreuses flaques dans les chemins de terre et Ulysse sera ainsi abreuvé tout au long du parcours :
Nous parcourons la vallée Boulion. Il ne fait pas très chaud, environ 8 degrés, mais au soleil ça paraît plus et je finirai tout le parcours tête découverte tant il fait bon :
Au bout de la vallée, nous arrivons sous un pont au dessus duquel passait une voie ferrée. Ce point marque la fin de la seconde partie du parcours. Nous allons gravir cette courte côte très abrupte pour rejoindre l’ancienne voie :
Du haut de cette côte, en se retournant, on aperçoit le cimetière allemand. Pendant la guerre, l’aérodrome de Saint-André était une base allemande d’où partaient des avions allant bombarder l’Angleterre. Des soldats allemands sont morts là et y ont été enterrés. Mon sentiment est mitigé : mon père a été assassiné par les nazis et ces soldats enterrés là combattaient pour le Reich nazi. Mais ils étaient soldats, pas nécessairement nazis. Bref…
Nous voilà sur cette ancienne voie, qui va nous ramener jusqu’à Saint-André :
On aperçoit au passage une des anciennes pistes sur lesquelles évoluaient les Messerschmidt, Fokewulf ou autres appareils allemands :
J’aperçois également ce genre de tableau qui me met dans une colère noire chaque fois que j’y assiste. 50% des produits épandus se retrouvent dans la nappe phréatique. Les paysans prétendent qu’ils sont obligés de le faire. Je n’en sais rien, tout ce que je sais c’est que c’est eux qui le font et qu’il n’y a personne avec un fusil pour les y contraindre :
Des perce-neige, le long du chemin, confirment la venue du printemps :
J’ai dû louper une bifurcation quelque part et je me retrouve derrière la déchetterie de Saint-André. Le parcours officiel devait me faire passer devant, d’après la carte. Ca ne fait rien. On est dans un champ qui a sans doute été labouré en octobre ou novembre dernier. La terre est assez sèche, juste souple mais pas collante :
Et nous voilà devant la bibliothèque municipale de Saint-André, gérée par mon ami Jean. D’ailleurs sa voiture est là. Après m’être rechaussé auprès de ma voiture, je passerai lui faire un petit coucou :
J’ai rapporté 125 prises de vue de cette balade, presque le maximum de ce que peut contenir mon appareil. Il faut dire qu’avec la lumière qu’on avait, c’était un vrai plaisir. Et puis je commence à trouver les bons réglages pour mon appareil. Je suis assez satisfait des photos d’aujourd’hui.